Vendredi 21 février 2020 à 20h : Rencontre avec Anne Steiner et Frédéric Lavignette à l’Etoile Noire de Laon

Tuer pour ses idées ? L’idée est étonnante, et seuls quelques illuminés mal inspirés semblent encore y céder aujourd’hui. Il fut pourtant un temps, à la Belle époque, où la question était sérieusement débattue chez les anarchistes. Certain.e.s y répondirent sans ambages, à coup de Browning et de dynamite. D’autres, partisans de la non-violence, mais n’attendant rien non plus des organisations politiques et syndicales, cherchèrent plutôt à s’émanciper individuellement en changeant leur mode de vie (travail, amour, famille…), et en tuant cette fois-ci l’ennemi en eux-mêmes. Si, dans un cas comme dans l’autre, les issues n’ont pas toujours été radieuses, ceux qu’on a alors appelé les « anarchistes individualistes » pourraient probablement nous éclairer dans la situation actuelle. Car lorsque, des Gilets jaunes aux manifestations contre la réforme des retraites, la colère sociale ne rencontre face à elle que mépris et répression, il ne serait pas étonnant de voir resurgir le même type de perspectives.

Nous pourrons en discuter Vendredi 21 février 2020 à 20h à l’Etoile Noire de Laon avec Anne Steiner auteur du livre « Les En-dehors » (l’Echappée, 2019) et Frédéric Lavignette auteur du livre « Germaine Berton – Une anarchiste passe à l’action » (l’échappée, 2019).

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Les En-dehors : anarchistes individualistes et illégalistes à la Belle époque
Ils ont vingt ans en 1910 et se définissent comme des « en-dehors ». Refusant de se soumettre à l’ordre social dominant, ils rejettent aussi tout embrigadement dans les organisations syndicales ou politiques. Pour eux, l’émancipation individuelle doit précéder l’émancipation collective.
Leur refus des normes bourgeoises, comme des préjugés propres aux classes populaires, les conduit à inventer d’autres relations entre hommes et femmes, entre adultes et enfants, et à développer un art de vivre transgressif.
Leur refus du salariat les conduit à expérimenter la vie en communauté et à inventer d’autres modes de consommation, mais aussi à emprunter la voie de l’illégalisme – dont le périple tragique de la « bande à Bonnot » est la plus célèbre illustration. En révolte contre sa famille, Rirette Maîtrejean, arrivée à Paris à l’âge de seize ans, devient l’une des figures de ce milieu. Son parcours sert de fil conducteur à ce passionnant récit.
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Germaine Berton – Une anarchiste passe à l’action
Pour Germaine Berton, une seule obsession : tuer Léon Daudet, l’un des dirigeants royalo-nationalistes de L’Action française. À défaut, son homologue Charles Maurras pourra faire l’affaire. C’est finalement le chef des Camelots du roi, Marius Plateau, qui essuiera les tirs de son pistolet. L’affaire Berton peut alors commencer. Et emplir les colonnes de la presse tout au long de l’année 1923. À partir d’une étude exhaustive et originale de la presse de l’époque, ce livre illustré de plus de 500 documents retrace dans ses moindres recoins la vie emportée d’une femme identifiée par beaucoup, dont les surréalistes, à une héroïne.

Etoile Noire
5 rue Saint Jean
02000 Laon

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