Le génial Jacques Tardi, créateur de notre beau Loup Noir et de plusieurs affiches du Salon du Livre Anarchiste de Merlieux vient de refuser la légion d’honneur avec des mots qui sont agréables à lire:
« J’ai appris avec stupéfaction par les médias, au soir du 1er janvier 2013, que l’on venait de m’attribuer d’autorité et sans m’en avoir informé au préalable, la Légion d’honneur!
Etant farouchement attaché à ma liberté de pensée et de création, je ne veux rien recevoir, ni du pouvoir actuel, ni d’aucun autre pouvoir politique quel qu’il soit.
C’est donc avec la plus grande fermeté que je refuse cette médaille. »
« Je n’ai cessé de brocarder les institutions. Le jour où l’on reconnaîtra les prisonniers de guerre, les fusillés pour l’exemple, ce sera peut-être autre chose (…) On n’est pas forcément content d’être reconnu par des gens qu’on n’estime pas. »
Il rejoint d’autres célèbres déserteurs, comme Albert Camus, Georges Brassens (qui chantait que «la légion d’honneur ça pardonne pas») ou Léo Ferré (qui n’avait pas voulu de «ce ruban malheureux et rouge comme la honte»).
Bravo Jacques !
(Contrairement aux idées reçues, la Légion d’honneur ne se réclame pas mais vous est attribuée. Quand son nom apparaît dans le Journal officiel, il faut se faire décorer pour «prendre rang». Ce sont les ministres qui adressent les dossiers à la Grande Chancellerie de la Légion d’honneur. Les dossiers sont ensuite instruits par le Conseil de l’ordre de la Légion d’honneur et ses décisions soumises au président de la République.)