DIMANCHE 27 MARS 2011 DE 10H A 22H30
AU CINÉMA L’ERMITAGE À SAINT-GOBAIN
10H00 FRÈRES DE CLASSE
de Christophe Cordier, 2004, 52 min
Quelques années après 68… C’est l’histoire d’une lutte, celle du Joint Français, à Saint-Brieuc, en mars 1972. Une grève dure, avec occupation et séquestration des patrons. De cette lutte, un moment unique va être immortalisé par un cliché photographique : un ouvrier et un CRS face à face. Entouré de ses camarades, l’ouvrier en larmes hurle sa colère au CRS casqué et visière rabattue, qu’il agrippe par la vareuse… Deux hommes prêts au corps à corps… Mais cette photo, devenue à l’époque le symbole de l’affrontement entre la classe ouvrière et la police, ne dit pas tout. Quelle réalité se cache derrière l’image ?
Que s’est-il passé ce jour-là, et même au-delà, entre l’ouvrier et le policier venu briser la grève ? C’est à cette question que Christophe Cordier a voulu répondre. Il est parti à la recherche des acteurs de la photo, trente ans après.
11H00 PUTAIN D’USINE
de Rémy Ricordeau et Alain Pitten réalisé en collaboration avec Jean-Pierre Levaray, 2006, 52 min
En 2002, les éditions L’Insomniaque sortaient un petit livre détonnant, Putain d’usine . Depuis, le livre, réédité aux éditions Agone, a été plusieurs fois adapté au théâtre. En collaboration avec l’auteur, Jean-Pierre Levaray, Putain d’usine a servi de fil à Rémy Ricordeau et à Alain Pitten pour ce documentaire de 52 minutes.
Le film permet à Jean-Pierre Levaray de revenir sur des moments, heureux ou non, partagés avec ses amis. Périodes de lutte, instants volés, réflexions sur la finalité d’une vie de labeur.
Au service de qui ? Au service de quoi ? La vraie vie n’est-elle pas ailleurs ? Et si la Classe fantôme selon le titre d’un livre de Levaray, allait hanter pour de bon les nuits des exploiteurs qui pourrissent nos vies…
12H00 DÉBAT : HISTOIRES DE LUTTES
-avec Christophe Cordier et Jean-Pierre Levaray
13H00 REPAS DES PARTAGEUX
Chacun apporte quelque chose que nous partageons
(Sandwiches en vente pour les feignasses)
14H00 ENTRE NOS MAINS
de Mariana Otero, 2010, 1h28
Pour sauver leur emploi, des femmes décident de reprendre le pouvoir dans leur entreprise de lingerie en créant une coopérative. L’entreprise devient alors un petit théâtre où se jouent, entre soutiens-gorge et culottes, des questions fondamentales, économiques et sociales. Au gré des épreuves et des rebondissements, les salariés découvrent avec bonheur et humour la force du collectif, de la solidarité et une nouvelle liberté.
« Avec Entre nos mains, je voulais porter mon regard sur une « utopie » qui se confronte au réel en racontant l’histoire de gens qui sont amenés très concrètement à remettre en question leur manière de vivre ou de travailler et à se penser ou se percevoir autrement, à travers d’autres pratiques. »
Mariana Otero.
16H00 NOSOTROS DEL BAUEN
de Didier Zyserman et Jérémie Reichenbach, 2010, 1h35
Le mouvement des entreprises récupérées d’Argentine, après la crise économique et financière qui a frappé le pays en 2001, suscite d’autant plus d’intérêt que la crise est, aujourd’hui, devenue mondiale.
Dans le coeur de Buenos Aires, l’hôtel Bauen, fut construit sous la dictature militaire, pour accueillir la coupe du monde de football. Durant 25 ans, ses employés ont servi l’élite argentine et accueilli les touristes venus du monde entier. Depuis mars 2003, ils travaillent en autogestion, se partageant les tâches et les salaires, votant lors des assemblées générales toutes les décisions les concernant. Elena, Osvaldo, Santiago, Marcello, sont quelques-uns des employés de la coopérative. Ils luttent aujourd’hui contre leurs anciens patrons, désireux de récupérer l’immeuble à leur profit. Droit au travail contre droit à la propriété, quelle légitimité l’emportera ?
À partir de ce lieu unique, témoin de l’histoire tourmentée de l’Argentine, s’expérimente, chaque jour, le travail sans patron. Le film plonge au cœur de l’autogestion et rend compte de l’Argentine d’aujourd’hui.
18H00 LES FAGOR ET LES BRANDT
de Anne Argouse et Hugues Peyret, 2007, 52 min.
L’entreprise espagnole Fagor est la coopérative phare de la Mondragon Corporacion Cooperativa, le plus grand groupe coopératif du monde, 7ème entreprise d’Espagne. Élire et révoquer ses dirigeants, voter les salaires et la redistribution des bénéfices, c’est le mode de fonctionnement de ce fabricant d’électroménager qui emploie 3500 personnes.
En 2005, Fagor rachète Brandt et devient un des leaders du secteur de l’électroménager européen.
Comment un réseau de coopératives, souvent assimilées en France à des petites entreprises sans ambition, a-t-il pu atteindre une telle échelle ?
Confronté à la mondialisation, ce modèle est-il exportable ? Comment les salariés français de Brandt vont-ils être traités par leurs nouveaux patrons ?
En confrontant avec précision et nuance les points de vue, les intérêts divergents, en soulignant les dilemmes, ce film pointe, par l’exemple, les questions épineuses posées par une économie mondialisée.
19H00 DÉBAT : COOPÉRATIVES, ESPOIRS ET RÉALITÉS
-avec Didier Zyserman, Anne Argouse et Hugues Peyret
20H00 REPAS DES PARTAGEUX
21H00 MOURIR ? PLUTOT CREVER !
de Stéphane Mercurio, 2009, 1h32
Un film-portrait drôlatique et tendre de Siné par sa fille Stéphane Mercurio.
À 80 ans, Siné, continue le combat. Il n’a jamais faibli, ses rages sont celles de ses 20 ans. Viré de Charlie Hebdo, il rebondit en créant Siné Hebdo. C’est au fil de cette aventure qu’il raconte ses combats passés. Athée, anti-flics, anti-armées, anticolonialiste, ami des chats, fou de jazz et de salsa. Le dessinateur a pris fait et cause pour les Algériens pendant la guerre d’Algérie, a fait de Malcolm X le parrain de sa fille, s’est lié d’amitié avec Prévert… Il s’est toujours engagé, s’est parfois trompé, le reconnaît volontiers. Sa férocité, il la tient de son immense tendresse pour tous les opprimés. Alors, il rage contre les nantis de tous poils. L’homme du « journal mal élevé » a de sacrés principes.
Et voilà pour cette année !
plus d’infos : https://www.bobinesrebelles02.org